Les 5 principaux facteurs de risque économique

Qu’il s’agisse du chômage ou de la cybersécurité, chaque pays a des faiblesses dans son économie qui, si elles sont exploitées, pourraient l’entraîner dans une récession.

Quelle que soit la résilience de l’économie d’un pays, il y aura toujours des facteurs de risque qui menacent de faire dérailler la croissance et qui pourraient même la plonger dans la récession. Certains de ces risques, comme le déclin de l’industrie nationale, existent depuis des siècles, tandis que d’autres, comme les cyberattaques, sont des phénomènes beaucoup plus récents. Certaines sont plus faciles à préparer grâce à des politiques, des infrastructures ou des technologies, tandis que d’autres pourraient frapper sans avertissement, laissant des marques graves et durables.

Comme l’économie de chaque pays est différente, certains seront plus durement touchés que d’autres par divers risques selon l’état de leurs industries et institutions. La meilleure façon de déterminer quelles sont les menaces les plus importantes et comment un pays se prépare est de s’entretenir avec les décideurs du gouvernement, des entreprises et de la société civile. En étant conscients des facteurs de risque possibles et en se préparant du mieux qu’ils peuvent, les pays se donnent les meilleures chances de rebondir lorsqu’une menace se concrétise.

1 – Chômage ou sous-emploi

Le chômage est de loin le facteur de risque le plus important dans le monde et le Forum économique mondial (WEF) l’a désigné comme la première cause potentielle de crise économique dans 31 pays. Même de courtes périodes de chômage peuvent avoir de graves répercussions sur le niveau de vie d’une personne, surtout si elle occupait auparavant un emploi mal rémunéré et n’a donc pas d’économies sur lesquelles compter. De même, plusieurs semaines sans travail peuvent faire passer une famille sous le seuil de pauvreté, en particulier dans certains pays africains pour lesquels l’extrême pauvreté est déjà un problème important.

Pour les gouvernements de ces pays, ainsi que dans les pays européens plus développés, les niveaux élevés de chômage signifient que les dépenses de prestations doivent être augmentées, ce qui exerce une pression supplémentaire sur le budget national. Des périodes prolongées de chômage peuvent également entraîner une érosion des compétences, ce qui rend plus difficile le retour sur le marché du travail des personnes sans emploi, ce qui nuit à la productivité et à la capacité du pays à se sortir de la crise économique.

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2 – Cyber-attaques

L’explosion de l’ampleur et de la prévalence des cyber-attaques au cours des 20 dernières années en fait aujourd’hui le deuxième facteur de risque économique le plus important. Le WEF estime que les atteintes à la protection des données, les attaques par rançon et divers autres types d’incidents informatiques constituent la plus grande menace pour l’économie de 19 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et une grande partie de l’Europe occidentale. Les techniques des pirates informatiques devenant de plus en plus avancées, les entreprises sont forcées de débourser une part toujours croissante de leurs profits pour se protéger en ligne, ce qui peut avoir un impact sur leur expansion. De plus, lorsqu’une cyber-attaque se produit, il peut en coûter des milliers de dollars pour reconstruire les systèmes informatiques et les bases de données, sans parler des relations de confiance avec les clients après un tel incident.

Si les pirates informatiques accèdent aux systèmes gouvernementaux ou au réseau électrique, cela peut être encore plus perturbant. Le WEF estime qu’une panne hivernale de six heures en France métropolitaine pourrait entraîner des dégâts de plus de 1,5 milliard d’euros (1,68 milliard de dollars), et ce, dans un pays qui a la capacité économique de résister à un tel choc – des pays aux finances fragiles pourraient en souffrir beaucoup plus profondément. Il y a aussi la question de savoir à qui incombe la responsabilité de renflouer les clients s’ils subissent une perte monétaire à la suite d’une cyberattaque, comme si un gouvernement n’était pas en mesure de les aider à le faire, le fardeau incombera au secteur privé.

3 – Choc des prix de l’énergie

Pour des pays comme l’Arabie saoudite, le Qatar, Oman et Bahreïn, dont l’économie dépend fortement des revenus du pétrole et du gaz naturel, une baisse spectaculaire des prix de l’énergie constitue une menace importante. Le WEF estime que 15 pays, y compris des concurrents improbables comme l’Australie, sont les plus susceptibles de faire face à une crise économique à la suite d’un choc des prix de l’énergie, comme on l’a vu dans le monde en 2015. En janvier 2016, le prix du pétrole brut est tombé en dessous de 30 dollars le baril, aggravé par une offre excédentaire mondiale et un abandon des combustibles fossiles. Des pays comme le Koweït ont vu leur PIB se contracter jusqu’à 3 % cette année-là, et certains ne sont sortis de la récession qu’en 2018.

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La crise a mis l’accent sur la nécessité d’une diversification économique, en particulier dans les pays de l’OPEP, mais les progrès ont été lents jusqu’ici, ce qui explique pourquoi un choc des prix de l’énergie reste un risque majeur. Non seulement l’industrie nationale serait touchée si les prix venaient à baisser ou à augmenter soudainement, mais les fournisseurs pourraient être forcés de refléter les changements dans les prix que les clients paient pour l’énergie. Cela réduirait le pouvoir d’achat, augmenterait la pauvreté et pourrait faire tomber un pays en récession.

4 – L’échec de la gouvernance nationale

Une partie essentielle du rôle d’un gouvernement est de veiller à ce que la loi en vigueur soit respectée et d’introduire des mesures visant à améliorer les conditions de vie de chaque citoyen. Toutefois, si cette responsabilité n’est pas assumée, que ce soit en raison de la corruption ou de politiques inefficaces, elle constitue un risque important pour l’économie et la société. Le FEM estime qu’un échec de la gouvernance nationale constitue la plus grande menace d’effondrement économique pour 11 pays, dont le Panama, la Grèce, l’Équateur et le Brésil. Plusieurs de ces pays, en particulier le Brésil et l’Équateur, sont aux prises avec d’importants problèmes de corruption, et les gouvernements actuels doivent s’efforcer de démêler le blanchiment d’argent, la corruption, la fraude et divers autres problèmes qui sont profondément ancrés dans ces sociétés. Les gouvernements précédents dans des pays comme la Grèce ont également dépensé massivement au niveau national, créant ainsi une culture du souci du diable à l’égard du budget, qui constitue maintenant une grave menace pour l’économie.

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Mais ce n’est pas seulement la responsabilité des politiciens de s’attaquer aux problèmes gouvernementaux – les entreprises, la société civile et le grand public ont tous un rôle à jouer. Les entreprises qui opèrent dans des pays où la gouvernance est médiocre sont confrontées à des coûts plus élevés, il est donc dans leur intérêt de se conformer aux réglementations nationales et de faire campagne pour d’autres qui protégeraient leurs activités. De même, les consommateurs sont plus susceptibles d’être victimes de fraude ou d’escroquerie en raison d’une mauvaise gouvernance, tandis que le système juridique gémira sous le poids d’une pile de cas de fraude dans les pays où la réglementation et la conformité sont insuffisantes.

5 – Crises fiscales

Les crises budgétaires tendent à être le facteur de risque économique le plus important dans les pays pour lesquels la croissance économique est irrégulière et pourrait être entravée par un certain nombre d’événements budgétaires nationaux ou mondiaux. C’est certainement le cas dans les 11 pays cités par le WEF comme étant les plus susceptibles de faire face à une crise économique à la suite d’une crise financière, dont la Turquie, l’Azerbaïdjan, l’Argentine et la Russie. Le krach de 2008 en est un exemple clé, car il a fait dérailler le progrès économique des pays en développement, plongeant nombre d’entre eux dans de profondes récessions. La Turquie, en particulier, a connu une croissance régulière de son PIB supérieure à 5 % au début des années 2000, jusqu’à ce que l’impact de la crise financière entraîne une contraction de 4,7 % de son économie en 2009.

Les crises budgétaires sont très imprévisibles et il peut être difficile pour les gouvernements de savoir comment s’y préparer ; cependant, la réduction du déficit national, la constitution d’un excédent budgétaire et l’encouragement de la croissance des entreprises, de la productivité et de l’emploi constituent un bon point de départ. En se préparant au niveau national, les gouvernements peuvent éviter d’emprunter et de s’endetter excessivement, tant au niveau national que personnel, lorsqu’une crise frappe, ce qui a des effets économiques de longue portée et peut faire dérailler la reprise.

 

 

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